2 novembre : Nos soldats morts pour la France ne tomberont pas dans l' oubli tant qu' ils resteront dans le cœur des vivants.
Aujourd'hui, fête des morts, avec le Souvenir français, la ville de Nice et son maire Christian Estrosi représenté par Mme marie-Christine Fix, sont allés fleurir leurs sépultures regroupées dans les carrés militaires du cimetière de Caucade.
La délégation de l'amicale comportait 3 porte-fanions (Alain Barale, Laurent Icardo, Fabrice Gherardi), le Général (2S) Alfred Morel vice-président et notre fidèle ami Jean Pagès;
Merci aux portes drapeaux, au souvenir français ,à la musique de la garde municipale, au protocole, à la police municipale et à toutes les personnes présentes, afin de faire mémoire pour ne jamais oublier nos soldats tombés au combat.
Nous avons été en mesure de constater que les carrés militaires étaient particulièrement bien entretenus et très fleuris, grand merci au Souvenir Français, à l'ONACVG et à la municipalité!
En septembre 1845, en Algérie, près de la frontière marocaine, le colonel de Montagnac commande les troupes française basées à Djemmaa Ghazaouet.
Il reçoit un appel au secours d’un caïd local. Il se met à la tête d’une colonne composée de 60 cavaliers de hussards et de 350 chasseurs d’Orléans.
Or, l’ émir Abd El Kader, qui vient de franchir la frontière marocaine avec 6 000 cavaliers, les attend et déclenche l’attaque. De Montagnac est tombé dans le piège. Submergées par le nombre, les compagnies sont disloquées et écrasées.
Le capitaine Géreaux, resté au bivouac en réserve, va se réfugier autour du marabout de SIDI BRAHIM avec les 80 derniers chasseurs rescapés.
Ils sont rapidement encerclés par les innombrables cavaliers de l’Emir et repoussent tous les assauts. Après de lourdes pertes, les hommes, sans eau, à court de munitions continuent à opposer une résistance courageuse.
Abd El Kader propose aux défenseurs du marabout de se rendre. Géreaux répond deux fois par la négative. Le caporal Lavayssière réplique au 3e ultimatum par un énergique mot de Cambronne.
L’émir, excédé, fait amener le capitaine Dutertre, prisonnier, pour qu’il incite les défenseurs à la reddition. Au contraire, il les exhorte à se défendre jusqu’à la mort. Il est aussitôt décapité. Lorsque l’émir demande au clairon Rolland de sonner la retraite ; celui-ci sonne la charge.
Après 3 jours et 2 nuits de résistance acharnée, ne comptant plus sur aucun secours, les chasseurs étant à bout de forces, Géreaux décide de tenter une sortie. Les 30 survivants, tous blessés, s’élancent hors du marabout. Bientôt , ils luttent, pied à pied, à l’arme blanche. Ils parcourent 15 km en direction
du poste de Djemmaa Gazaouet. Arrivés à 2 km du poste, ils tombent dans une embuscade. C’est le dernier massacre. Avant d’être achevé d’un coup de matraque Géreaux ordonne : foncez dans le tas à la baïonnette.
Seuls, 16 rescapés, épuisés, seront recueillis par la garnison venue à leur rencontre.
SIDI BRAHIM : ce nom et l’histoire de la bataille furent bientôt connus de toute la France
Fait de bravoure extrême, la bataille reste dans la mémoire et donne son nom au 8e bataillon de chasseurs à pied. De là naîtra cet esprit chasseur fait de
dévouement, de patriotisme et de courage.
Cet esprit de sacrifice a continué à animer les chasseurs non seulement au cours des deux guerres mondiales mais également au cours des différents conflits qui ont suivi .
Je vais terminer par un exemple qui m’est inspiré par l’endroit où nous nous trouvons aujourd’hui.
A quelques mètres d’ici sur le mur d’un bâtiment de l’ancien quartier des chasseurs alpins du 22e bataillon, est apposée une plaque sur laquelle sont inscrits les noms des 52 soldats morts pour la France en Algérie, de 1965 à 1962.
113 ans après le drame du marabout, 30 chasseurs du 22 furent pris dans une embuscade tendue par 400 fellaghas dont l’objectif était de réaliser le plus beau bilan du FLN en ne laissant aucun survivant parmi les Français.
Malgré l’énorme disproportion des forces en présence les chasseurs se sont montrés dignes de leurs glorieux ancêtres et ont résisté seuls pendant presque une heure.
Les renforts arrivés du PC ont forcé l’ennemi à se replier, en laissant 8 morts sur le terrain. Les Français eurent à déplorer 9 morts et 6 blessés graves .
Les survivants ont déclaré : « Nous étions décidés à FAIRE SIDI BRAHIM ».
Les chasseurs du 22e BCA avaient le même sens du devoir et de l’abnégation que ceux du marabout de SIDI BRAHIM.
Jean Pagès
Libération de Nice : 28 août 2024
Commémoration du 80ème anniversaire de la libération de Nice, avec l’ensemble des autorités locales et des associations d’anciens combattants,
pour une célébration de la victoire et une commémoration solennelle, à la mémoire de niçois résistants, tombés en héros,
Afin de clôturer une journée marathon du « circuit de la mémoire » orchestrée de mains de maîtres par Marie Christine Fix, colonelle et déléguée de Christian Estrosi aux relations entre la Ville de Nice et les armées, et Jean-Marc Giaume, délégué à la célébration de ce 80 ème anniversaire.
Un discours de notre maire, invitant à la même démonstration d’union de tous, que celle démontrée par le peuple niçois en 1945, pour lutter contre les attaques aveugles contre des civils, celles contre les forces de l’ordre et celles contre les juifs, parce que juifs.
Une magnifique surprise aérienne, avec le survol de trois avions de la seconde guerre mondiale, au dessus de nos têtes, un DC 23 et 2 T6
Un beau symbole de paix et d’envol au ciel, par un lâcher de 35 colombes, représentant les 35 niçois qui ont été assassinés, en représailles à cette libération inéluctable
Des applaudissements appuyés, de la part de niçois et de touristes, pour la garde républicaine et les morceaux de musique joués.
Un défilé de chars et autres véhicules de guerre de l’époque, conduit par des militaires et des passionnés.
Un magnifique anniversaire.
Un besoin de mémoire et d’analyse des leçons tirées du passé.
A noter sur les rangs un détachement du 93eRAM et nos porte-fanions, Alain Barale et Laurent Icardo, lequel a également participé au "circuit de la mémoire"!
Qu'ils en soient chaleureusement remerciés!
80 ans après, nouvel hommage aux fusillés du Lautaret à Monêtier-les-Bains
Ce dimanche 11 août 2024 en matinée, à l’initiative du comité de Briançon du Souvenir Français, s’est déroulé la cérémonie d’hommage aux 17 fusillés du Lautaret, à laquelle participait le général (2S) Claude du Tremolet, président de la fédération des Soldats de Montagne, devant la chapelle qui leur est dédiée au Monétier les Bains.
Notre ami Roger Carle, délégué régional pour le Briançonnais, ancien de la SES du 15.9 RIA, membre de l’Amicale du Régiment de la Neige, porte-fanion de l’amicale nationale du 22e BCA, et compagnon du Devoir, représentait notre amicale.
Le 11 août 1944, une colonne de soldats allemands du IIIe Reich, en retraite entre Briançon et Grenoble, rafle sur son trajet 17 hommes de la vallée qui étaient occupés à faire les foins dans les près le long de la route. En représailles des attaques des FFI subies, la colonne s'arrête au col et fusille ces 17 otages après leur avoir fait creuser leurs tombes. Puis, elle incendie l'hôtel PLM (Paris-Lyon-Méditerranée), pénètre dans l'Institut botanique et vole des objets, avant de continuer sa route vers l'Isère, emmenant avec elle en otage tous les hommes de Villar-d'Arêne. Six d'entre eux et un soldat allemand furent tués par l'explosion d'une mine dans le tunnel du Chambon, près de La Grave.
Le 14 et 15 août, la même troupe exécuta au Bourg-d'Oisans des Juifs, des résistants et des otages. Au col, la chapelle dite des Fusillés a été construite sur le lieu de l'exécution. Sur son mur, on peut lire « C'est ici que sont tombés pour que vive la France, 17 patriotes lâchement torturés et fusillés le 11/08/1944 par les hordes nazies ». Parmi les paysans occupés à leurs travaux des champs le long de la route, l'un échappa à la rafle en s'enfuyant dans la montagne après avoir vu approcher la colonne ; il ne réapparaît au village du Monêtier-les-Bains que deux jours plus tard, à la joie de sa famille qui l'avait cru mort.
LE VAINQUEUR DE NARVIK : LE GÉNÉRAL BETHOUART
Dès le début de 1940, les alliés ont envisagé une intervention militaire
en Norvège , pour couper aux Allemands, « la route du fer » venant de Suède.
Il est demandé au général Olry, commandant l’armée des Alpes, de constituer une BRIGADE DE HAUTE MONTAGNE qui sera commandée par le colonel Béthouart.
Agé de cinquante ans, ce St. Cyrien de la même promotion que de Gaulle et Juin,
a un passé militaire glorieux. Il a terminé la Grande Guerre comme capitaine, décoré
de la Légion d’Honneur, blessé et cité trois fois. Il est spécialiste du combat en haute
altitude; Il a commandé un bataillon du fameux « Quinze-Neuf », et le 24e BCA à Villefranche-sur-mer.
La Brigade de Haute Montagne est composée :
- De la 5e demi-brigade de chasseurs alpins (13e, 53e et 67e BCA),
- De la 27e demi-brigade de chasseurs alpins (6e, 12e, et 14e BCA),
- De la 14e compagnie antichars du 13e BCA.,
- D’une brigade de chasseurs polonais de Podhale, région montagneuse de Pologne.
Dès sa nomination, le colonel Béthouart réorganise ses moyens pour les adapter
à sa nouvelle mission.
- Elimination des inaptes physiques et des chefs de famille. Ils sont remplacés
par des personnels prélevés dans tous les corps alpins y compris azuréens.
- Echange de tous les véhicules contre des neufs, adaptés aux conditions extrêmes.
- Réception des effets « grand froid », et des équipements « montagne »,mis au point par le capitaine Pourchier, ancien chef de l’Ecole de Haute Montagne
de Chamonix .
La BHM est intégrée au Corps Expéditionnaire Franco-polonais en Scandinavie, qui comprend, entre autres, la 13e DBLE et de nombreuses unités spécialisées (artillerie,
Chars, automitrailleuses, transmissions etc .Elle est placée sous les ordres du général Audet. Tout est prêt pour fin février
Le 9 avril1940, les Allemands attaquent la Norvège, et occupent en quelques heures, l’ensemble du littoral d’Oslo à Narvik.
L’ordre de départ du CEFS arrive enfin le 10 avril.
La radio annonce la nomination du colonel Béthouart au grade de général de
brigade.
Batailles navales
La Royal Navy affronte la Kriegsmarine au cours de 2 batailles, les 9 et 13 avril.
Dix Destroyers et un U-Boote allemands sont coulés, c’est à dire, la quasi totalité de
la flotte ennemie en mer du Nord. Grande victoire de nos Alliés britanniques.
Batailles terrestres
L’état-major des alliés décide de contre-attaquer sur deux fronts :
- au sud , visant le port de Trondheim, par Namsos ; cette opération est un échec par manque de coordination des opérations.
- au nord, visant le port de Narvik, qui est situé à 500 km au nord de NAMSOS, au delà du cercle polaire. Il n’est par rare que la couche de neige atteigne deux mètres, avec une température de –20°.
Avec le Corps Expéditionnaire Franco -polonais, trois bataillons britanniques et six bataillons norvégiens, les alliés se battront à trois contre un.
Le général anglais Mackesy commandant des troupes terrestres alliées, est en désaccord avec Béthouard sur la stratégie à adopter pour
conquérir Narvik. Béthouard préfére un débarquement en force sur Narvik plutôt qu’une approche terrestre dans la neige et le froid, sur un terrain montagneux. C’’est la solution de Mackesy qui l’emporte, dans un premier temps.
Pour les chasseurs commence une longue et difficile progression vers l’objectif où les accrochages avec les Alpenjaegers allemands sont fréquents et sanglants, sous le feu permanent de la Luftwaffe, maîtresse du ciel. ;
PRISE DE BJERKVIK
Les deux bataillons de légionnaires, commandés par le colonel Magrin –Verneret, débarquent à l’Herjangsfjord, à proximité du port de Bjerkvik, non loin de Narvik.
Le général Béthouart force la main aux Britanniques : un débarquement de vive force sera tenté à Bjerkvik. Les chasseurs bloquent l’arrivée de renforts allemands .
Ce débarquement est réalisé le 13 mai. Bjerkvik est conquis, au prix de féroces combats et grâce au courage remarquable des légionnaires.
PRISE DE NARVIK
L’encerclement de Narvik est terminé. Tout est prêt pour l’assaut final, le 15 mai.
Le général Auchinleck, nouveau commandant des troupes terrestres, Informe le général Béthouart qu’il a reçu un ordre d’évacuation de la
Norvège septentrionale, en raison de l’évolution défavorable de la bataille qui se déroule sur le front français.
Béthouart obtient son accord pour réaliser avant l’évacuation, la conquête de Narvik, afin de sécuriser les opérations d’embarquement.
Après plus de 20 jours de combats, les troupes alliées prennent Narvik avec l’aide de la Royal Navy, et refoulent les Allemands vers la Suède. Nouvel exploit !
L’embarquement commence le 9 juin.
Cette première victoire alliée de 1940 est sans lendemain.
La route du fer reste ouverte.
Rendons hommage aux 343 marins, chasseurs alpins légionnaires, chasseurs polonais, sapeurs et artilleurs qui ont payé ce succès de leur vie.
Saluons la mémoire du général Béthouart, le « VAINQUEUR DE NARVIK », grand soldat et grand chasseur alpin, Compagnon de la Libération, qui termina sa brillante carrière militaire comme général d’armée et chef d’état-major de la Défense nationale.
Jean Pagès
80e commémoration du bombardement de Nice 26 août 1944
Commémorations place Blanqui au quartier de Riquier, devant la plaque commémorative boulevard de l'Observatoire, à la stèle du quartier Saint Roch, devant l’école Jean Pacé à Pasteur, pour un hommage aux victimes du 26 août 1944. Le CCH ® Laurent Icardo, dont le papa avait été blessé lors de ces bombardements, a représenté l’amicale comme chaque année avec le fanion de la Sidi Brahim de Nice…qu’il en soit chaleureusement remercié!
En conclusion de ces commémorations des 80 ans du bombardement de Nice, une messe en l'église Saint Roch et un concert, sur la place, de notre Garde municipale avec la chorale "les Voix de Nice".
Photos @villedenice
Commémoration du 8 mai 2024 Nice, Villefranche sur Mer, Antibes, Lunel
CEREMONIE EN HOMMAGE AUX VICTIMES DE LA DÉPORTATION à ANTIBES
Dimanche 28 avril 2024 à Antibes, en cette Journée Nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation, la communauté antiboise avec Jean Leonetti ont rendu rendu un fervent hommage à Madame Denise Holstein (97 ans), dernière rescapée antiboise des camps de concentration, qui était représentée par sa fille et sa petite-fille.
« Un Français en treillis m’a vu tenir la main d’une petite fille. Il m’a intimé l’ordre de lâcher l’enfant et de partir sur la gauche…
À droite c’était la chambre à gaz. Il m’a sauvé la vie (…) ».
Extrait de l’interview de Denise Holstein, rescapée du camp de concentration d’Auschwitz.
Lina, du lycée Audiberti et Victor, élève du Lycée Vert d’Azur, ont fait une lecture émouvante d’extraits de son livre « Je ne vous oublierai jamais, mes enfants d’Auschwitz ».
Le message des associations de Déportés a été porté par Philippe-Ferdinand Dreyfus, FNRDIRP, arrière petit-fils de Louis-Ferdinand Dreyfus.
La cérémonie a été rehaussée par la musique de Harmonie Antiboise
Annick Gourdet a participé à la cérémonie où elle a représenté son mari Roland, délégué Antibes pour l’amicale du 22e BCA.
Elle a eu l’opportunité de saluer le Maire d’Antibes-Juan-les-Pins, Jean Léonetti, le député des Alpes-Maritimes, Eric Pauget ainsi que la sénatrice Alexandra Borchio-Fontimp..
Dans le public, on pouvait apercevoir Georges Trémoulet, Christine et leur fils Frédéric ainsi que Claude et Jean-Marc Bélardi de l’amicale nationale du 22e BCA
CÉRÉMONIE AU CIMETIÈRE DE CAUCADE
En ce jeudi 2 novembre 2023, comme chaque année, à partir de 15 heures, nous étions présents au monument national des Chasseurs pour célébrer cette journée des morts.
Alain Barale et Fabrice Ghérardi, nos deux porte-fanions étaient fidèles au poste, et c'est en l’absence du président Jean-Pierre Martin, que Georges Trémoulet représentait l’amicale. Il procéda donc au dépôt d’une gerbe au pied du monument accompagné du Général Alfred Morel, président d’honneur.
Dans le cortège des officiels venus se recueillir devant le monument, trois d’entre eux y déposèrent une gerbe : une pour le Souvenir Français par Marie-Christine Dupré, présidente du comité de Nice, une par Marie-Christine Fix représentant Christian Estrosi, maire de Nice et la dernière par Gaëlle Frontoni, vice-présidente du Conseil départemental, représentant Charles-Ange Ginésy.
On notait également la présence de plusieurs personnalités dont le colonel Bertrand Coupez, DMD des A-M et de Rémy Giacchero, président de l'ONaCVG 06.
Ensuite nous avons suivi un détachement de la musique de la Garde municipale de Nice, dirigé par le commandant Romain Mussault, pour honorer les morts dont les noms figurent sur tous les monuments et tombes du carré militaire de Caucade.
LCL(h)Georges Trémoulet.
Commémoration des combats de la Malmaison du 24e BCA
à Villefranche-sur-Mer le Dimanche 22/10/2023
9h30 : Accueil devant l'entrée de la citadelle
9h45 : Départ en cortège vers l'église Saint-Michel
10h00 : Office religieux
11h15 : Dépôt de gerbe au monument du 24e BCA
11h30 : Retour en cortège vers la citadelle pour l'évocation des combats de la Malmaison, discours des autorités
12h00 : Verre de l'amitié
Dimanche 22 octobre 2023, à Villefranche-sur-Mer, l’amicale nationale du 22e BCA a, de nouveau, commémoré cet évènement pour le 106e anniversaire des combats de la Malmaison qui se déroulèrent du 23 au 25 octobre 1917 et au cours desquels se sont particulièrement illustrés nos deux bataillons villefranchois, les 24e et 64e BCA.
Après un déplacement en cortège de l'esplanade de la Citadelle jusqu'à l'église Saint-Michel, les participants ont assisté à 10h à l’office religieux célébré par le père Irek Brach, avec toujours son franc-parler et beaucoup d’humour !
A l’issue, retour en cortège avec la présence des porte-drapeaux et fanions et des élus jusqu'au jardin des Chasseurs où se trouve le monument du 24e BCA pour les dépôts de gerbes, et où les attendait la fanfare de Villefranche pour rythmer la cérémonie.
En l’absence du lieutenant-colonel (h) Jean-Pierre Martin, président de notre amicale, c’est le lieutenant-colonel (h) Georges Trémoulet, vice-président, qui le représentait. Après avoir fait procéder à la levée des couleurs par notre amicaliste Michel Gasiglia, il a déposé une gerbe aux couleurs du 24 accompagné du général Alfred Morel. S’en suivit celle du Souvenir Français, avant celle du Conseil départemental déposée par Maître Xavier Beck et Gaëlle Frontoni et pour finir celle de la municipalité par Maître André Bezzina, accompagné de plusieurs adjoints municipaux.
Après la Sonnerie aux morts suivie de la minute de silence et de la Marseillaise les autorités ont salué les porte-emblèmes : Fabrice Ghérardi avec le drapeau du Souvenir français, Laurent Icardo avec le fanion de la Sidi-Brahim des A-M, Alain Barale avec le fanion du 22e BCA, et Jacques Bonavita avec celui de la Sidi Brahim de Villefranche aux couleurs du 24e BCA.
Puis c’est derrière la fanfare de Villefranche jouant le Téméraire que le cortège s’élança pour rejoindre la 1ère cour de la Citadelle afin d’y poursuivre la manifestation.
Georges Trémoulet prit la parole pour nous lire le message remis par le président Jean-Pierre Martin (voir en PJ) avant de nous relater les combats de la Malmaison, dans la version écrite par le colonel Henri Béraud en son temps.
Il fut suivit par Me André Bezzina, représentant le maire de Villefranche, le Professeur Christophe Trojani, avant de céder la parole à Me Xavier Beck, vice-président du CD des A-M.
S’en suivit la distribution de cadeaux aux autorités présentes ainsi qu’au père Irek Brach qui repart dans sa Pologne natale après 9 ans de service passés à Villefranche. Nous regretterons son humour et son franc-parler !
Ensuite, une médaille fabriquée à la demande de l’amicale en 2017, pour le centenaire des combats meurtriers de la Malmaison au cours desquels 17 officiers et 450 chasseurs des 24e et 64e BCA sont morts pour la France, fut offerte à ceux qui n’avaient pu l’avoir l’année dernière.
Un apéritif convivial offert par la municipalité clôtura cette belle matinée.
Après un déjeuner offert comme d’habitude aux porte-fanions et au Père Brach, rendez-vous était donné sur le pont-levis à ceux qui s’étaient inscrits avec Mme Camille Frasca pour une visite guidée de la citadelle, dont elle est la conservatrice, qui dura près de 2 heures. Nous la remercions vivement de nous avoir consacré ce temps sur son dimanche...
Et merci à notre délégué pour l’Italie Gianluca Ciceri de venir d’aussi loin (de la région de Rome) pour assister à cette commémoration.
Ce fut une très belle journée, d’autant que le soleil était aussi de la partie !
Texte et photos : Christine TREMOULET
Lien pour voir l’album photo : https://photos.app.goo.gl/RV3PYiKGmPr7NmY26
Journée mémorielle du 28 septembre 2023 à Nice
Trois temps fort ont rythmé cette journée organisée en partenariat avec l'amicale nationale du 22e BCA:
la commémoration du 178e anniversaire des combats de Sidi-Brahim
l'inauguration de l'exposition sur la présence des Chasseurs Alpins dans le quartier Riquier / Saint Roch
l'inauguration du panneau du chemin de mémoire des Alpes-Maritimes au Jardin Thiolle
Encore merci à la ville de Nice (Marie-Christine Fix) et à sa musique de la Garde Municipale, à la mairie annexe de Riquier / Saint-Roch (Jean Marc Giaume) et à l'amicale nationale du 22e BCA notamment Alain Barale et Jacques Bonavita;
Cette magnifique journée a commencé à 9h30 par la commémoration du 178e anniversaire des combats de Sidi Brahim organisé par la ville de Nice et l'amicale nationale du 22e BCA au Jardin des Chasseurs, avenue des Diables Bleus!
« Le 26 septembre 1845 le jeune corps des chasseurs, créé cinq années auparavant par le duc d’Orléans, entre dans l’Histoire par la grande porte, au terme des terribles combats de Sidi-Brahim. Défaite certes, mais défaite ô combien glorieuse, démontrant une fois de plus les vertus innées du soldat français, vaillance, solidarité, fidélité à ses valeurs et à ses chefs. Une poignée de braves a pu tenir en échec des milliers de combattants adverses, et apportant à l’unique drapeau du corps sa première inscription. Bien d’autres suivront.
Désormais Sidi-Brahim claquera comme un étendard à travers les vicissitudes du siècle. Ce sera le mot d’ordre des chasseurs du 7 sur l’Hilsenfirst en 1915, du 22e sur le Linge la même année, du 24e BCA à la Malmaison, ou du 6e BCA sur le canal de la Sambre à quelques jours du cessez-le-feu.
More majorum ! En 1940, dans des missions de sacrifice, les chasseurs seront à l’égal de leurs anciens. Le 7e BCA à Pinon est encerclé et combat jusqu’à la dernière cartouche. Son chef de corps le commandant Soutiras meurt sous le feu ennemi. À Blarégnies le 10e chasseurs démontre un tel héroïsme que les Allemands lui rendent les honneurs militaires. Le 11e BCA engagé sur l’Ourcq combat sans esprit de recul avant de disparaître dans les bois de la Ferme du Préau. Il est cité à l’ordre de l’Armée. À Liomer en Normandie le capitaine Montjean à la tête de la 2e compagnie du 13e BCA repousse une journée entière des troupes adverses très supérieures en nombre, avant de s’élancer à l’assaut avec les survivants et de tomber les armes à la main.
Dans la nuit de l’occupation, nombreux furent les chasseurs qui, répondant à l’appel de Sidi-Brahim, relevèrent le défi et reprirent le combat. Les Glières, où le capitaine Anjot et le lieutenant Tom Morel engagèrent la France sur le chemin de la Libération, le Vercors, ou le lieutenant Chabal avec sa section du 6e BCA résista jusqu’à la mort sur le promontoire de Valchevrière, signèrent le retour de la France combattante dans la guerre. Et la division alpine FFI, constituée à partir des maquis alpins, livra les très durs combats du printemps 45 pour la libération des dernières parcelles du territoire aux mains de l’ennemi, au mont Froid, au Roc Noir, au col de Larche, à l’Authion.
Sidi-Brahim, c’est le signal de ralliement de tous les chasseurs. Que nous enseigne cette bataille d’un autre temps, à près de deux siècles d’intervalle ? Elle nous suggère deux réflexions, qui sont toujours d’actualité :
- Il y a plus grand que la victoire, c’est la défaite surmontée ;
- Rien n’est perdu tant qu’il reste l’espérance ;
Mais de quel espoir est-il ici question ? Quel espoir pouvait animer les quatre-vingt survivants du 8e chasseurs face aux dix-mille hommes d’Abd El Kader ? Une percée ? L’arrivée de secours ? Rien de tout cela. Ce qui animait le capitaine de Géreaux, l’adjudant Thomas, le caporal Lavayssiere, c’est moins l’espoir d’une issue favorable que la volonté de proclamer au regard de l’Histoire la valeur et l’esprit de sacrifice du soldat français. »
Jean-Pierre Martin
28 septembre : A l'issue de la commémoration de la Sidi-Brahim, tous les participants ont rejoint pour 11h la mairie annexe de Riquier/Saint-Roch afin d'inaugurer l' exposition " la présence des chasseurs alpins dans le quartier Riquier- St Roch" , organisé par la mairie annexe, la ville de Nice et l'amicale nationale du 22e BCA, notamment Alain Barale et Jacques Bonavita, nos deux plus anciens porte-fanions, qui ont trié, nettoyé et mis en place une partie de l'exposition....Grand merci à eux!
"Les niçois n' ont pas oublié la présence de ces soldats partis en 1976 de Nice. Comme les élèves de l' école St Roch nous avons découvert comment ils ont vécu et comment ils étaient si bien intégrés dans la vie locale. Cette exposition restera sur place quelques semaines, puis elle deviendra itinérante à travers les autres quartiers de la ville de Nice.
« Les vieux Niçois en gardent la mémoire. Ils n’ont pas oublié ces jeunes soldats à l’allure fière et dégagée, aux uniformes seyants, au teint hâlé en toutes saisons, qui parcouraient nos rues de leur pas vif. Cette présence a disparu depuis 1976, presque un demi-siècle.
Or les chasseurs alpins, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ont fait partie intégrante de l’identité niçoise. Au même titre que la socca, le pan bagnat, la meranda, le vin de Bellet ou les bugadières. Ils ont apporté à ce nouveau département, tout étonné de se retrouver français par les aléas de l’histoire, ce supplément d’âme, cet esprit civique, cet attachement à cette nouvelle puissance, au travers notamment du service militaire, mais également du rayonnement que ces jeunes troupes ont dispensé sur tout notre territoire.
On l’a oublié, mais ce ne furent pas moins de cinq bataillons de chasseurs alpins que le département, le plus menacé sans doute par la menace transalpine au tournant du XXe siècle, fit prendre quartier dans nos villes littorales. L’hiver, ils animaient leurs garnisons, participaient aux fêtes qu’ils égaillaient par leurs fanfares, l’été, ils se répandaient dans la montagne, à Peïra-Cava, en Vésubie, en Tinée, aux Granges de la Brasque, à Beuil, et c’est là que leur impact a été le plus décisif sur les populations du haut pays. Plus de quatre mille gaillards venaient écumer nos vallées, assurant un complément précieux à l’économie de subsistance des maralpins, les assistant dans les travaux quotidiens, traçant ici une route, réaménageant un sentier, rétablissant une passerelle, participant aux récoltes.
Rappelons aussi combien le service militaire fut un puissant instrument d’intégration. D’abord en changeant le regard des populations sur le soldat, souvent considéré comme un prédateur quelque fut sa nationalité. Désormais, c’est un enfant du pays, s’entraînant sur ses terres, défendant ses hautes vallées, tenu et discipliné. L’arrivée de l’armée va générer divers effets :
- Désenclavement géographique avec l’ouverture des routes stratégiques qui vont faciliter les communications de vallée à vallée et ouvrir leurs débouchés, et la réalisation d’ouvrages d’art
- Désenclavement culturel permettant à des populations vivant en autarcie de se frotter à de nouvelles sociétés plus ouvertes.
- Il est utile enfin de rappeler le rôle de l’armée dans la démocratisation du ski et des sports de montagne.
Insistons également sur le rôle éminent du service militaire dans l’intégration des populations fraîchement françaises : découverte de l’hygiène (les casernes sont pourvues de sanitaires et de l’eau courante), d’une nourriture équilibrée, approche de technologies innovantes, et bien souvent apprentissage du français.
De sorte qu’en 1914, ces récents compatriotes vont démontrer tout au long du terrible conflit combien ils sont attachés à leur nouvelle patrie. À lui seul, le 6e bataillon de Grenoble va perdre 40 officiers et 1388 sous-officiers et chasseurs, les proportions étant équivalentes dans les bataillons frères.
Dès 1920, c’est un nouveau bataillon qui s’installe au quartier Saint-Jean d’Angély, le 22e BCA, stationné à Albertville avant-guerre. Il prendra très rapidement ses marques, et si bien intégré qu’il méritera son surnom de bataillon des fleurs, allusion à sa participation aux corsos fleuris.
En 1940, il est envoyé dans une mission de sacrifice sur l’Oise, le canal de l’Ailette, avant de disparaître le 17 juin dans la forêt de Maulines, où son chef de corps le commandant Ardisson est grièvement blessé.
Le bataillon renaît de ses cendres à la Libération, sous la forme du bataillon 22/XV, issu des maquis. Il sera engagé sur les hauteurs de l’Authion dans les ultimes combats du conflit.
Après sa reconstitution en 1951, le 22 est envoyé dès 1955 en Algérie, dans les opérations de « maintien de l’ordre ». Occupant les hauteurs de Grande Kabylie, sur un terrain à sa mesure, il va poursuivre sept années durant sa tâche de pacification, nouant de forts liens avec les populations indigènes. Ce sera au prix de la vie de cinquante-deux des siens.
De retour en métropole en 1964, il est dissous en tant que corps d’active en 1976. Reformé comme corps de réserve, il disparaît définitivement en 1997, dans l’indifférence, on peut le regretter, des autorités locales.
Comme conclusion à ce très rapide survol, je tenais à ce que cette cérémonie serve aussi d’ultime hommage à mon grand-père, Jacques Martin, officier au 6e BCA en 1900, chef du poste de montagne de Plan-Caval, tombé aux champs d’honneur durant la bataille de la Marne en 1914. »
Jean-Pierre Martin
Les deux principaux acteurs de la réalisation des panneaux de mémoire des Alpes-Maritimes, Marc Endinger, expert "Armée des Alpes" et Jean-Pierre Martin, historien et président de l'amicale nationale du 22e BCA.
28 septembre : Inauguration du panneau du chemin de mémoire de la bataille des Alpes dans les Alpes Maritimes par Mme Marie-Christine FIX, représentant Monsieur Estrosi, Mme Gaelle Frontoni représentant le président du CD06 et par le GDI (2S) Michel Klein, président d'honneur de la Fédération des Soldats de Montagne accompagné de M Jean-Pierre Martin président de l'amicale nationale du 22e BCA et de M Marc Endinger, expert "Armée des Alpes".
Nos plus sincères remerciements à toutes celles et ceux qui ont œuvré pour la réussite de ce beau projet comme les associations Edelweiss et l'Association Histoire Vivante et Archéologie Expérimentale de Christophe et Alain Fine.
Situé entre la stèle de Jean Moulin et la croix de Lorraine au jardin Thiole, ce panneau permet de se remémorer cette bataille si mal connue et qui fut un des premiers actes de résistance en 1940. Honneur à ces chasseurs alpins qui ont défendu notre pays dans nos montagnes alpines.
Le travail de mémoire est un enjeu important. Pour construire au mieux notre avenir, connaissons notre passé...
« Nous voici aujourd’hui parvenus au terme du cycle mémoriel entamé il y a trois ans et dédié à la bataille des Alpes de 1940. Nous inaugurons en effet l’un des tout derniers des 130 panneaux installés dans l’arc alpin, et cette remarque n’est pas tout à fait anodine. Pourquoi donc ?
Parce qu’il est bien possible que Nice ait été de fait le véritable et seul objectif stratégique atteignable pour l’état-major transalpin dans son offensive de juin 1940. Compte tenu de la brièveté prévisible des engagements, à peine quelques jours avant le cessez-le-feu, compte tenu de la proximité de notre ville avec la frontière, compte tenu de sa relative facilité d’accès, compte tenu de l’imposante communauté d’origine italienne pour laquelle on pouvait faire l’hypothèse d’un relatif soutien, compte tenu de l’écrasante supériorité numérique de l’armée du Duce. Compte tenu enfin de la charge symbolique qu’aurait représenté la conquête de la capitale azuréenne.
Autre remarque qui n’a pas souvent été formulée, et qui renvoie à l’histoire de notre comté : pour la première fois Nice, possession traditionnelle de la maison de Savoie, se voit menacée par son ancienne puissance tutélaire, alors que par le passé, la menace venait de l’ouest du Var. Du reste notre état-major avait anticipé cette menace, faisant du département l’un des plus militarisés de France.
Il n’est pas inutile de présenter ici un panorama de ce qu’était notre département en 1940.
Il comptait alors 530.000 habitants, pour l’essentiel répartis sur la bande littorale. Nice en dénombrait 242.000, Cannes 50.000, Antibes 25.000, Menton 22.000, pour ne citer que les principales agglomérations. Le haut pays subissait de plein fouet l’exode rural et la saignée démographique de la Grande Guerre. La population rurale ne dépassait pas les 16% du total. Particularité de cette population, elle comptait la plus forte proportion d’étrangers de France, 22% contre 7%. Ce qui ne laissait pas d’inquiéter les pouvoirs publics, d’autant que 74% était d’origine italienne (83.000 individus). Or c’était précisément contre la puissance italienne qu’on élevait ces immenses barrages fortifiés à nos frontières.
Ces populations transalpines provenaient pour une part de l’immigration économique de la fin du XIXe siècle, piémontaise pour l’essentiel, et d’autre part de l’immigration politique des années 20, liée à la montée du fascisme (les fuorusciti, originaires le plus souvent d’Ombrie et de Toscane). Mais les craintes fondées sur ces minorités étrangères se révélèrent vaines, car excepté le réseau consulaire italien qui animait une poignée de chemises noires, sorte de milices fascistes, la majorité de la population immigrée prendra fait et cause pour la France, comme le démontrera la participation des transalpins à la Résistance.
La ville de Nice constituait la base arrière des opérations qui allaient être livrées au plus près de la frontière. Si elle ne sera jamais directement menacée, elle restera au cœur de la bataille, car c’est là qu’on trouvait les centres névralgiques de l’armée des Alpes, ses dépôts, ses centres de ravitaillement, et l’âme de la résistance à l’envahisseur. Le quartier général (QG) du secteur fortifié des Alpes-Maritimes (SFAM) est à Saint-Pons, celui du XVe corps à Vence. Le puissant réseau de fortifications établi dans les années 30 à la frontière, la résistance efficace de nos sections d’éclaireurs-skieurs et de nos troupes d’ouvrage protégeront efficacement notre ville de toute incursion ennemie. Le 25 juin 1940, jour d’entrée en vigueur du cessez-le-feu, aucun obus, aucune bombe, n’avait atteint la ville.
Aujourd’hui est le moment d’une triple commémoration. Ce matin nous avions célébré le 178e anniversaire des combats de Sidi-Brahim, qui ont fait entrer les chasseurs dans la glorieuse légende de l’armée française, puis nous avions inauguré l’exposition consacrée au 22e BCA, le bataillon de tradition de notre ville, depuis longtemps disparu. Peut-on relier ces trois commémorations ? Peut-on trouver un fil directeur commun ?
Il n’est pas outrancier de comparer les chasseurs d’Orléans de Sidi-Brahim, les chasseurs du 22 à la tête de Béhouille en 1915 et les éclaireurs-skieurs de 1940 à la frontière alpine. Leur commune maxime fut : ne rien céder. Et ce message est éternel et justifie que nous soyons ici rassemblés. Je conclurai sur le sens de ces commémorations en citant Joseph Delteil :
« Il est bon que les lieux comme les hommes gardent la mémoire de leur berceau et, qu’à des dates choisies, nous y suspendions nos pensées. »
Jean-Pierre Martin
19 août: Inauguration du panneau du chemin de mémoire de la bataille des Alpes à Menton
Le 20 juin 2020, Madame Darrieussecq, ministre déléguée en charge de la mémoire et des anciens combattants, présidait, à Cervières, la cérémonie du 80e anniversaire de la victoire de l’armée des Alpes de 1940. Dans son discours, elle soutenait le projet de la Fédération des Soldats de Montagne en ces termes : « La bataille des Alpes de 1940 est un épisode méconnu de notre histoire. L’esprit de résistance et d’abnégation qui a habité nos soldats doit être davantage mis en valeur et davantage présent dans notre mémoire nationale. A ce titre, le ministère des Armées est très favorable et encourage la création de ce triptyque de mémoire dédié à ces combats de juin 1940. »
Ce triptyque mémoriel est composé, dans tout l’arc alpin, d’abord de 18 chemins de mémoire matérialisés par 140 panneaux pédagogiques comme celui que nous allons dévoiler, ensuite d’un site Internet dédié www.labatailledesalpes.fr ; site auquel il est possible de se connecter grâce au QR-code inséré sur chaque panneau- et enfin d’un guide vert Michelin « Sur les traces de l’armée des Alpes de 1940 ». Dans ce guide vert, une page touristique et une page historique sont dédiées à chaque commune concernée pour permettre aux lecteurs d’en savoir plus sur le contexte du chemin de mémoire qu’ils emprunteront.
Ce triptyque a un double objectif : sortir de l’ombre ces combattants victorieux et oubliés et aussi développer un tourisme mémoriel dans nos vallées alpines en ajoutant une corde supplémentaire au tourisme dynamique de l’arc alpin.
Un historien drômois définit notre projet comme étant multidimensionnel et intergénérationnel.
Multidimensionnel, il l’est par ses volets classiques du tourisme avec des panneaux mémoriels et un guide, mais il se trouve aussi amélioré par son volet numérique indispensable à l’ère de l’Internet. Multidimensionnel, il l’est aussi par l’implication financière de toutes les administrations : étatiques avec le ministère des armées et le comité de massif des Alpes, régionales avec les deux régions alpines AURA et PACA, départementales avec presque la totalité des conseils départementaux de l’arc alpin, et communales avec quelques communautés de communes.
Je voudrai remercier les élus des Alpes Maritimes d’avoir soutenu financièrement notre projet, sans votre aide, le projet n’aurait pu être réalisé. Je remercie aussi tous les maires des vallées de la Roya, de la Vésubie et de la Tinée, ainsi que ceux des communes du littoral ; un grand merci d’avoir accepté la pose des panneaux dans vos communes.
Ce projet est aussi intergénérationnel, car il va toucher les familles dans le cadre du tourisme de mémoire et les jeunes vont être attirés par les techniques du numérique -QR-codes et site Internet-. Il est aussi intergénérationnel par le souhait qu’ont l’Office National des Anciens Combattants et la Direction de la Mémoire, de la Culture et des Archives du ministère des armées à la réalisation de projets pédagogiques à partir de ce triptyque mémoriel. La Fédération est un transmetteur de mémoire et nous faisons nôtres la citation de Maurice Druon qui disait : « Jeunesse, n’oublie pas qu’ils avaient ton âge ceux qui tombèrent pour que tu naisses libre. »
Aujourd’hui, 19 août 2023, un peu plus de trois ans après le lancement du projet, nous allons inaugurer ces chemins de mémoire des Alpes Maritimes ; en juin dernier, nous avons inauguré ceux de la Tarentaise et de l’Ubaye.
C’est, il y a quatre-vingt-trois ans, le 10 juin 1940. Mussolini déclare la guerre à la France ; cette annonce est loin de faire l’unanimité au sein de la population italienne, en particulier au fond des vallées alpines et sur le littoral méditerranéen. L’ambassadeur de France à Rome recevant cette déclaration du comte Ciano lui répond : « C’est un coup de poignard dans le dos à un homme déjà à terre ». Dans son livre sur l’Italie durant la deuxième guerre mondiale, le maréchal Pietro Badoglio, chef d’état-major des armées italiennes, a la même position en écrivant sur cette déclaration de guerre les mots suivants : « L’âme populaire italienne, bien qu’écrasée par cette tyrannie d’acier, se rendait compte de la gravité de cette détermination et des dures conséquences que le pays aurait à supporter. […] Nous n’apporterions aucun élément nécessaire et ferions vilaine figure en frappant une nation agonisante »
En effet, à cette date, la France se trouve dans un véritable chaos et l’armée française connait la plus importante défaite de son histoire face aux divisions blindées nazies. En profitant de cette situation, le Duce pense pouvoir occuper facilement les départements frontaliers en se saisissant dans un premier temps des grands cols stratégiques comme celui de Larche, de Montgenèvre, du Mont Cenis et du Petit-Saint-Bernard et aussi du département des Alpes Maritimes.
Après les nombreuses escarmouches déclenchées par les Italiens ou les Français depuis la déclaration de guerre italienne, les 20 et 21 juin sont des dates clés, car l’armée des Alpes doit résister sur tous les cols et sommets de l’arc alpin aux vagues d’assaut des divisions italiennes. Les Italiens sont localement cinq à huit fois supérieurs en nombre ; l’armée des Alpes est réduite à 85 000 combattants face à plus de 300 000 Italiens en première ligne. Des exploits sont identifiés dans tout l’arc alpin par les sections d’éclaireurs-skieurs installées sur la ligne d’avant-postes ; ces éclaireurs prévus pour renseigner et aider aux réglages de l’artillerie défendent leur zone d’action, même contre-attaquent contre un adversaire supérieur. Nulle part, les Italiens ne parviennent au contact de la position de résistance.
Outre ces combats victorieux à la frontière franco-italienne, l’armée des Alpes doit combattre, en même temps, trois divisions allemandes renforcées sur le Rhône, sur les marches ouest de la Chartreuse et sur l’Isère. Ces divisions blindées et mécanisées sont arrêtées par les actions combinées d’unités hétérogènes installées en défense ferme et par l’efficacité de l’artillerie en particulier à la cluse de Voreppe. Les villes d’Annecy, de Chambéry et de Grenoble sont sauvées de l’invasion allemande et ainsi l’armée des Alpes évite la captivité et va former une grande partie de l’armée d’Armistice. Beaucoup de ces combattants victorieux de 1940 vont constituer l’ossature des maquis des Alpes et reconquérir ces grands cols frontaliers en 1944.
Gloire à ces soldats de montagne de l’armée des Alpes. Gloire à leurs chefs, en particulier au général d’armée René Olry commandant en chef de l’armée des Alpes, qui a joué un rôle majeur tant dans la préparation minutieuse de cette armée que dans la conduite lucide et tenace lors de la bataille. « Le général Olry a donné aux heures sombres de l’Armistice un dernier rayon de gloire à nos drapeaux ».
Pour conclure, je voudrai remercier l’équipe d’historiens et d’anciens militaires qui ont conduit ce projet de triptyque en Ubaye ; je veux citer plus particulièrement le colonel Jean-Pierre Martin historien réputé dans tous l’arc alpin et Monsieur Marc Endinger, membre actif des associations « Edelweiss-Armée des Alpes » et Wikimaginot et passionné d'histoire militaire alpine et plus précisément de celle de l'Armée des Alpes.
GDI (2S) Michel Klein, président de la Fédération des Soldats de Montagne
« Il n’y a qu’un combat perdu d’avance, c’est celui qu’on refuse de livrer. » Václav Havel
Dernière province, avec la Savoie, à avoir été rattaché à la France en 1860, le comté de Nice se retrouve en première ligne face aux intentions annexionnistes de l’ancienne puissance tutélaire, en ce printemps de 1940.Il appartiendra à mon ami Franc Combe de décrire le déroulé des combats dans ce qu’il convient d’appeler la bataille pour Menton. Je me réserve, quant à moi, de brosser le panorama général de cet affrontement très court, mais aux implications non négligeables.
En 1940 le département comptait 530.000 habitants, dont 242.000 pour la seule agglomération niçoise. C’était le département français qui rassemblait la plus forte proportion d’étrangers avec 22%, contre 7% au plan national. Parmi eux, 83.000 d’origine italienne, soit 74% de ces populations allogènes. Ils provenaient pour l’essentiel de l’immigration économique piémontaise à la fin du XIXe siècle, et dans une part conséquente de celle, plus politique, des fuorusciti, originaires le plus souvent d’Ombrie et de Toscane, opposés au pouvoir de Mussolini. C’était là une source d’inquiétude pour notre état-major, redoutant une cinquième colonne, bien que dans les faits, l’attachement de ces populations d’origine transalpine à la France ne sera jamais en cause.
Rappelons que le Duce avait affiché des revendications irrédentistes vis-à-vis de parties de notre territoire qu’il considérait avoir été injustement détaché de la mère-patrie, comme les Savoie, le comté de Nice et la Corse.
Notre dispositif militaire
Il convient tout d’abord de rappeler comment se présentait notre frontière face à l’Italie. Du col de Larche jusqu’à la mer, elle dessinait un vaste saillant de cent vingt kilomètres de développement, et laissait l’essentiel de la crête militaire aux mains des Italiens, passant à portée d’Isola, effleurant Saint-Martin-Vésubie et englobant toute la haute Roya, ce qui en rendait la défense particulièrement complexe. Par ailleurs Nice était sous la menace directe des trois vallées qui convergeaient vers elle, Var, Tinée, Vésubie. Si l’on examine maintenant plus en détail l’architecture de cette frontière, on constate qu’elle est tout sauf homogène. Elle s’articule en deux segments très différents :
- Du col de Larche au massif de l’Authion, elle s’appuie sur de hauts massifs, et les points de franchissement, quelques cols muletiers, ne s’abaissent pas en-dessous de 2.000 mètres. S’ils sont franchissables par des éléments d’infanterie formés à la haute montagne, ils sont impraticables à tout ce qui permet de faire vivre une bataille, et notamment l’artillerie et la logistique.
- Des hauteurs de l’Authion à la mer, le terrain devient beaucoup plus favorable, et les axes de pénétration à gros débit ne manquent pas, route de Sospel, route de Laghet, routes littorales. Par ces voies partant de Tende et Vintimille, les troupes de Mussolini pouvaient masser des forces importantes, mécanisées, d’artillerie, de logistique.
Il n’avait pas échappé à notre état-major que, de toutes les grandes cités de l’arc alpin, Nice était, de loin, la plus proche et la plus facilement accessible à partir de notre frontière méridionale. Aussi y avait-il rassemblé en 1939 des forces considérables, six bataillons de chasseurs alpins, trois bataillons alpins de forteresse, deux régiments d’artillerie, ainsi que le PC de la 29e division alpine. Mais devant l’attentisme des Transalpins, il va peu à peu dégarnir notre département au profit du front du nord-est. D’un effectif initial de 76.000 hommes, on n’en comptait plus que 38.000 au 10 juin 1940, pour l’essentiel des réservistes. Ces forces sont articulées en deux môles, la 65e division d’infanterie de la haute Tinée à la cime du Diable, et le Secteur fortifié des Alpes-Maritimes du col de Raus à la mer.
L’ensemble s’appuie sur un réseau de fortifications extrêmement puissant, prolongement de la ligne Maginot, avec pas moins de 14 gros ouvrages, 20 petits ouvrages, 18 ouvrages d’avant-poste et 34 casemates d’infanterie. En avant du dispositif, quarante-deux sections d’éclaireurs-skieurs, fine fleur de l’armée des Alpes, qui connaissent parfaitement leur terrain, et sont capables de réagir immédiatement à toute intrusion. Ce sont elles qui vont subir le premier choc de l’assaut italien.
Un rapport de forces pas si déséquilibré
Du col de Restefond à Vintimille, les Italiens alignaient trois corps d’armée (IIe, IIIe et XVe), renforcés par cinq bataillons de chemises noires, et deux bataillons de la division alpine Pusteria. Ils pouvaient également compter sur les quatre divisions stationnées dans la vallée de la Stura. Au total 150.000 hommes. Dans le secteur des corniches, le rapport des forces nous était particulièrement défavorable : aux 4.600 hommes du SFAM, les Transalpins pouvaient opposer les 21.000 hommes des divisions Cosseria et Modena, renforcés par quatre bataillons de chemises noires. Et face aux 427 canons du XVe corps, les Italiens alignaient un millier de tubes.
En revanche, les Français ne manquaient pas d’atout, une artillerie de forteresse aux feux dévastateurs, des retranchements peu vulnérables, l’impossibilité pour l’adversaire d’acheminer leur artillerie à portée de nos positions, et aussi un temps exécrable qui a gravement nuit au développement des opérations.
Enfin, nos alpins, des locaux pour la plupart, défendaient leur terre natale, tandis que les motivations côté adverse n’étaient guère affirmées.
Un bilan désastreux
Rien que sur le front niçois, en quelques jours d’opération, et pour des gains dérisoires, les Italiens déplorent 279 tués, 813 blessés, 106 prisonniers, contre 7 tués et 10 blessés côté français.
À l’heure où notre pays était entraîné vers l’abîme, où la voix de l’autorité se délitait, où les temps étaient aux lâches compromissions, une poignée d’hommes, commandés par des chefs déterminés, confrontés à des forces très supérieures, ont su dire non et ne rien céder. Ils ont évité à la France une nouvelle humiliation, de nouvelles concessions de souveraineté, ainsi que la captivité pour des milliers de soldats. Et l’on sait que c’est dans les rangs de l’armée des Alpes que se lèveront pour partie les forces de la revanche, celles qui mèneront cinq années plus tard la seconde bataille des Alpes.
Jean-Pierre Martin, président de l'amicale nationale du 22eBCA
Commémoration du 83e anniversaire de la victoire de Narvik,
organisée par la Ville de Nice et les associations d'anciens chasseurs, légionnaires et marins.
au quartier Saint Jean d'Angély, ancien quartier du 6e BCA et du 22e BCA,
Madame la Colonel (H) Marie-Christine FIX VARNIER, Conseillère municipale, Déléguée au monde combattant, au lien Armées Nation et au Service National Universel (SNU), Correspondante défense et Conseillère métropolitaine, représentait Monsieur Christian Estrosi, maire de Nice.
Ce 24 mai nous étions réunis dans le recueillement pour commémorer le 83e anniversaire des combats de Narvik. Autour du président de l’Amicale, on trouvait le colonel Lenguin, président de l’amicale de la Légion étrangère, le second-maître don Marino, président de l’AMMAC, mais également Marie-Christine Fix, représentant le maire de Nice, ainsi que Gaëlle Frontoni, représentant le président du Conseil départemental.
Le lieutenant-colonel Jean-Pierre Martin fixa d’abord le sens de cette cérémonie :
« Nous sommes réunis en ce jour pour commémorer le 83e anniversaire des combats de Narvik, qui se sont déroulés en mai-juin 1940. Rappelons que le contrôle de ce port norvégien revêtait un intérêt stratégique majeur car c’est par lui qu’était acheminé le minerai de fer suédois indispensable à l’industrie de guerre du Reich. Les Allemands s’en étaient emparés par un audacieux coup de main le 9 avril. Dès lors, les Alliés décidèrent d’une contre-attaque destinée à reprendre le port, et couper définitivement la « Route du fer ».
Des moyens considérables furent mobilisés, et l’expédition revêtit une dimension multinationale. On trouvait en effet autour de la 1ère division légère de chasseurs, elle-même composée de deux demi-brigades de chasseurs alpins, de la 13e demi-brigade de Légion étrangère et de la brigade polonaise de chasseurs de Podhale, une division norvégienne ainsi qu’une brigade d’infanterie britannique. L’expédition était soutenue par la Royal Navy et notre Marine nationale. Ce fut aussi la première opération amphibie de ce conflit.
Au prix de terribles difficultés, les Alliés parvinrent à conquérir l’objectif mais ils durent l’abandonner peu après du fait de l’évolution de la Bataille de France. Et c’est parmi ces troupes victorieuses, légionnaires et chasseurs alpins, que le général de Gaulle va puiser le noyau primitif des Forces françaises libres.
J’ai voulu, en ce jour, mettre en lumière le rôle joué par les Légionnaires ainsi que par notre marine dans ces combats. C’est pourquoi je cède la parole à leurs représentants qualifiés, le commandant Bérard, secrétaire général de l‘AALE, et le second-maître don Marino.»
Après ces prises de parole, complétées par celle du colonelle Marie-Christine Fix, il fut procédé au dépôt de quatre gerbes avant que la musique de la Garde municipale de Nice, sous la direction du commandant Romain Mussault, ne joue les airs traditionnels des trois armes avant la Marseillaise.
Après la dislocation de la cérémonie, nous nous retrouvâmes au Caffé d’Angely, la brasserie qui fait face au monument, où, entre frères d’armes, nous levâmes notre verre à la santé de nos associations patriotiques. Une quinzaine de participants termina cette manifestation en partageant un sympathique et excellent déjeuner.
Album photos G Tremoulet: https://photos.app.goo.gl/Tcgdr3eFfUmmGSyG7
Hommage aux chasseurs morts pour la France
à Caucade 2 novembre 2022
Cérémonie de remise
des médailles du bénévolat. Nice
6/02/2014